j’aime à voir les fruits des arbres
rejoindre ceux de la terre
pommes et champignons
se croisent en sens inverse
frileux d’avant la froidure
mon corps se dresse pour le sucré
avidité du promeneur distrait
puis soudain attentif
ma joie aussi de la découverte
des girolles à mes pieds
de cette source pour les pas
il monte de ces mille délicates
un plaisir chaud et froid
à la mesure de la saison
les belles surgissent au vent
formant d’ étranges cercles
chapeaux d’une foule
fragilement agencée
j’aime le moment imprévisible
où le fruit se détache
mystère du temps
double sens de la gravité
que les girolles tapies
accueillent en souriant
sous les feuilles malices
lorsque dans l’odeur du crépuscule
ciel et terre s’épousent enfin
Au temps des pluies des feuilles mortes…
Quand amoureusement les giroles délicieuses croquent les pommes d’amour
A h oui, vous savez, le sombre, l’obscur, auquel il faut bien des œufs pour faire un soleil, et puis la pomme sucrée juste comme il faut, p
et puis le globe, l’orbe douce qui tombe, écrasant les obscurs, pommes et girolles, l’improbable terre sucrée, rencontre des opposés, l’un monte l’autre descend, la beauté est là, ne la cherchons pas ailleurs, cette osmose douce, tranquille, qui nous sourit.