des oiseaux

les sauts mécaniques des mésanges
têtes en bas

leur bec se fait boussole –
annoncent que la terre a bougé vers la saison
même sous le crachin au bord du gel
elles rerisquent des suraigus pincés
isolément parfois
audace en ce silence d’un janvier accablé de nuées
(grises à force d’être blafardes)

alors contraint à l’exil intérieur
j’emprunte en esprit les traverses futures

dans nos jardins bricolés de haies craintives
il va pleuvoir des bergères des ombelles
nous allons rejouer la Genèse sur les petits gazons
l’accord va se nouer avec les chats
se dénouer avec nos voix
le printemps va balayer l’infiniment blanc
à l’oeuvre merles et bouvreuils
les hirondelles se feront fluides

visite douce de la chaleur contenue –
puis explosives
futur de la nature
au bord du prélude

j’entends les preuves tombant des toits
obsédants flûtés cotonneux des mélancoliques tourterelles