brins d’hiver

branches nues

la peau du gel leur pèse

sève coincée au pied des troncs 

elles éprouvent les effets de l’an

se souviennent amères

des batailles là-haut entre brindilles

quand la joie les chantait sous le vent

applaudissements bourrasques lointaines

et les voici gourdes

dans la prison du froid

encloses au désamour des feuilles perdues

où est passée la verticale fierté

et ses fouillis sonores

ce ne sont que squelettes qui chuchotent 

patience patience

bientôt reviendra la jeune chair

pincées de lumières flûtées 

retours des boutons 

une douce magie engendrera des pointes rouges 

dès le sylvestre mystère

et allumera prestement les bosquets

2 réflexions sur « brins d’hiver »

  1. Merci Raymond
    À vous lire encore, aux frimas des dernières nouvelles du monde et avant même le retour des douceurs printanières qui les pardonneront sans doute.

    1. Oui Jacques, merci de votre petit mot. Voyez je suis encore vivant !! J’ai repris le thème de l’hiver avant fin décembre, car j’ai, pour des raisons extérieures, été contraint de cesser d’écrire, ce qui est pourtant ma préoccupation constante.
      Je suis obsédé par le retour du printemps. Non pas le printemps lui-même, mais son approche. Or, j’estime qu’après le solstice, le mystère de vivre commence à s’éclaircir; il est un point qu’on retrouve dans la lumière, ce “point” m’est un encouragement formidable. Une voix dit: “Il faut que tu écrives” et donc voilà je réécris. Ce point que je vise avant même la saint sylvestre est une espérance riante.

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