c’est la saison imperceptible
elle hésite pointe des pieds
des grondements de fin hiver
aux trilles des sifflets d’avril
clavecin des oiseaux
annonçant la fin du froid filou
des éclats se font différents
tout est vitrail rieur
feuilles neuves
vert qui ne reviendra plus
au travers duquel on lit
sa jeunesse perlée
le regard de mars mord sur la nuit
l’avance fait le pas souple
et vaste par l’épine dorsale
il ne cesse de dire oui oui oui
j’entends ta voix qui chante
à pleines cordes aimées
un affolement couve
et si c’était partie remise
mais non cette seule saison
sourit comme une récompense
les autres sont pur déclin
j’extrais mon corps des couvertures
fais glisser les rideaux
la chaleur m’invite au café
dans le tambour des oiseaux
devenu confusion colorée
en pleine lumière du jour
des cris sonnent le nouvel allant
le jardin confus se hérisse déchiré
l’accueil des rires s’élargit encore
rappelle toi les hivers mortels
retrouvons la cadence des oreillers
l’aventure des creux et bosses
du drap froissé
et des amours oubliées