arbres roses

le vent vient à hauteur de mon souffle
mes poumons et l’ouest échangent
des courants complices
où le secret du printemps se révèle
à mon esprit précipité
tiédeur aimée
qui descend des ramures noires
magnolias
enfièvrés de fleurs
orientales improbables
ma vie rosit
je me perds au Japon
qui croule du ciel oubliant l’hiver
fleurs explosées
autant d’étoiles tendres
cueillies du regard dès l’aube
gardées au couchant
nichées partout
de place en place
ces jupons fous habillent de stupeur
mon enfance là-bas
éclaboussant d’abondance
les boulevards lourds
de véhicules affreusement prosaïques
qui vont vers des pays lointains
dont j’ignore tout