les octobres ont toujours de ces mauves
qui basculent là-bas sous la pluie
les obliques jaunes ironisent
insistantes il est tard
les horizons bafouillent
-l’immobilité d’août
avait inscrit les cimes contre le ciel –
et voici que contre les coups d’ouest têtus
mille brindilles se replient comme elles peuvent
comme si la rotation de la terre ne suffisait pas
ah j’ai dû lâcher ta main
j’ai beau chanter les vieux jours
et surtout les nuits graves d’été
un long sourire
va s’étaler dans ces glissades floues
on s’y perd on oublie
le souvenir des doigts serrés
et des mains de juillet
quand pures les étoiles se mêlaient à la rue
que tout était un
et non cet étalage mouillé
où s’entassent les tissus
imperméables capuches foulards
et phrases jetées contre la pluie pour consoler
pour dire que c’est beau
et que c’est bien quand même