tiens revoilà l'unique symphonie d'été
folies du regard appuyé
on reçoit on subit
allègres parfums
qu'on regrettait au long de l'an sans le savoir
jasmins troënes
et leur poivré joli
écume des moments d'amour
où les romans jouent au passé
tous ces présents imaginés
le tiède des brises défait les cols un peu
par quel bout saisir cet été
où le corps est omniprésent
la saison essore la terre jusqu'à l'os
on moissonne vite par peur de l'orage
le bercement des tiges grasses inquiète
qu'ai-je fait pour mériter pareille douceur
ma candeur fait vaciller les cimes
habillées et drôles
peu de paroles
ça craque dans les os des sous-bois
cliquetis énervés des eaux rares
il me semble que les poissons aussi veulent l'eau
ils bafouillent leurs appels de glace jusqu'à nous
le soleil dirigeant n'autorise pas les gazouillis
il y faut pour cela le soir de l'abandon
quand le feu périclite orange puis vert puis rien
et que les paroles sur l'homme aggravent les vies
alors les oiseaux embrouillent les fils des mélodies
pour retisser des nids d'été
aux harmoniques troubles
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