lorsqu’au bois j’avance dans l’avril
l’adolescent me revient entre les arbres
mille peines et pleine respiration
mes poumons scandent les pas
mes lèvres imitent les nouveaux oiseaux
et les amours difficiles et les aveux jamais lâchés
je me dis dans l’ombre neuve du bois joli
que ça palpite à jamais
mon pas sur les feuilles ridées de l’an passé
rythment le bel inexorable
la musique fait craquer les bémols du souvenir
et le présent et le présent
aspire comme ça vient
la joie est là entre nostalgie et futur
elle est à toi cette saison
une voix grave s’impose avec sourire
et chasse aux papillons
la mienne la tienne si charitable
ah que revienne toujours ce printemps d’éternelles joyeusetés
peut-être pourrai-je éterniser aussi
cet instant qui se libère
en enchaînant les voix qui voguent
nous allons nous aimer sur ce temps
parce qu’il le faut
ce n’est pas si tragique
c’est pour le plaisir d’être
en ce moment magique
de longs frémissements