nous aurons des grains explosifs
contre nos palais
trop verts ce printemps
ils ont enfin pris
ce doré mature
durant ces quelques mois où ils volent
à la lumière sa présence insistante
les voici immobiles
serrés et lourds sous l’ouest
dans l’attente de la lame
prédatrice et douce
la main qui accueille la grappe
est la même qui caresse
la peau
et ce n’est pas la même
ah les murmures au sang du cep
où l’on échange nos affairements
de terre et les échos du ciel
le vin coulera de l’entre deux
ce qui glisse au long des paumes
mauve divin
palpite comme des yeux du ciel
l’odeur se fait effluve
ah la tête commence à tourner
c’est l’esprit qui naît
la terre féconde les rêves
le vin a raison des raisons
s’avancent alors les imaginations
hors des mottes compactes
et des cueilleurs éreintés
poèmes et prières
tout est là
Un doux rappel qui n’est pas…vain