fragile roulis
des inusables galets
j’envie à l’intérieur de vous
le roc dissimulé
la pierre qui roule dans la mousse du temps
le ru vous bouscule
sans même vous griffer
juste l’usure
je veux chanter la bonne mine de vos joues
le blême ivoire des arrondis parfaits
autant de visages rieurs
qui clignent au ruisseau en se cognant
le joie de dévaler en croulant
gravier de vos vies avancées
vous pourriez faire un effort amis
pour une once d’éternité
que vous glisseriez sous ma peau
os surnuméraires
histoire de perdurer
jusqu’à l’intérieur du rire où je me protège encore
jusqu’au fond de ma poche
je me vois bien dans la cascade des jours
arborant à mes joues votre fluide rigueur
vous êtes beaux
et quand dans l’allée je vous écrase
je me sens plus fragile que vos cris
alors dans la nuit je vous écoute
si vous saviez
au bord du sommeil vos côtoiements
chuchotent mille espérances
oui chaque caillou a sa note
votre petite musique de nuit me déroule ses gammes
mais je vous prie de garder souvenir de mes pas
car mes mélodies aussi dorment là
jusqu’au bout de la nuit