le carnaval bouscule le présent
on pousse des cris on se jette des oranges
les oripeaux sortent des armoires
pour moquer les stylistes
et les archevêques qui ne rassurent plus personne
se gardent bien d’évoquer l’éternel
lors des éphémères célébrations
des joyeusetés sortent des corps désengourdis
de leurs frissons d’hiver
pierrot s’avance en tapinois sur son char coloré
février accourcit l’an à force de cabrioles
les crêpes miment les soleils
dans les cuisines encore grises
on s’active autour des oeufs frais pondus
pièce en main on rêve robe dorée
les sans dieu adorent le soir
les incendies du ciel
février se moque du monde
il rit dans le même temps qu’il glace
tandis que Valentine et son compère
se gavent au restaurant
en plein carême
c’est le monde à l’envers