trop entendus ils se sentent mal compris
elle ne chante plus annonce-t-il mélancolique
il repousse alors les quémandeurs du plat des mains
en pleine poitrine
amis laissez-nous respirer
et les villages le soir subissent le vide des réverbères
les rues déversent le bleu imagé qui mime la paix des ménages
l’ immobile des langues dans les palais
que chantait Magdala en forme de protestation
revient inexorable
la carriole grince Dactyle à trois pas souffle
ils oublient ils oublient ils oublient
leurs corps prisonniers s’ouvrent au vent du soir
les violettes de mars préparent leurs effluves
Souffle 6
vers le printemps des vertiges s’organisent
le pays où fleurit l’oranger se pomponne
la mer sans marée chuchote à peine
il sent obscurément que l’avance est trop fluide
le silence menace de revenir
ses mains tremblent de n’avoir que les rênes à tenir
ou la bâche à tendre en manière de toit
notre vie peut s’effilocher Magdala risque-t-il un jour
le paradis s’offre dans le bain salé les fruits le pain
et la longue sieste de l’idylle rejouée
angoissés ils regardent l’horizon verre en main
les voiles vont disparaissant
l’ombre de la dune dialogue avec les vagues
c’est sombre tout à coup un éclair et puis l’orage