fleur vaguement brune
je cueille le corps de l’oiseau
il tiédit ma paume
j’ouvre encore mes doigts
son coeur bat une chamade folle
risquant tous les rythmes
il n’ose pourtant pas l’envol
pris dans l’antique terreur des proies
ses plumes se serrent
il sait les griffes qui le guettaient en silence
ma main brise la loi de la nature
me voilà sauveur
je siffle sur ses plumes
une musique minuscule
ivresse des matins légers
où il fait bon s’envoler
va
n’aie pas peur chanté-je
il n’y a pas que les chats tigrés
il est aussi tu vois des paumes refuges
qui protègent les passereaux perdus
j’ai tant besoin de vos visites
j’envie je l’avoue l’élégance de vos envols
et tes affolements précipités me sont si proches
ami va colporter cette paix des phalanges
qui furent un moment ta maison
porte leur là-haut le message
d’un monde d’en bas
où la chair palpite
et réchauffe
et sauve un peu parfois
à ras de terre