les groupes d’enfants lancent
vers la nue vide
des vocalises construites
comme les fils de lumière suscités par les édiles
éclats d’un moment
(l’enfance c’est ça aussi)
les voix sacrent alors un peu la nuit des rues
cous levés courageux les petits risquent tout le corps
contre l’univers infréquentable
qu’ils rendent un instant frais droit sensé
je les voudrais chantant toujours
pour habiller ce présent mouillé du passé où je respire
et je m’en veux de n’avoir pas leur souffle d’ange
pour tenir comme eux cette large note multicolore
contre le silence éternel (ce reste des dieux en allés)
car derrière leurs voix relancées
le cosmos dicte gravement le craquement de l’axe du globe
qui nous rebascule vers les saisons douces
où navires ballons voiles galops
reprendront leurs jeux fous
oublis de notre condition
en vérité
à travers la douce nuit
ce sont les tièdes clochettes de mai
qui s’annoncent déjà sous la brise