en cet incertain janvier
je songe au retour des rois
ils ont vu le plus beau
le nouveau né en pleine nuit
moi ou toi face aux rois
souviens toi nous étions vagissants
je les vois s’éloigner lentement
l’un chante au désert
la douceur de la peau
l’autre dit les yeux éperdus
qui cherchent à s’aimanter
le troisième a ôté sa couronne
et la donne aux enfants
qui aiment la frangipane
les jours s’avancent
épiphanies de lumière croissante
au désert des cités
c’est ainsi qu’on grandit
souriant à l’étoile
lorsqu’une main nous fait signe
de venir l’embrasser
ce chaud corsage
qui nous fit faire le pas
les jours d’amour
souvenirs cachés dans les fèves
des lèvres s’avancent encore
depuis ce soir où vint la belle étoile
où nous avons dormi ensemble
engendrant des nouveaux nés
dont nous fûmes les rois
rêvant en mages avertis
l’avenir des enfants
nous leur avons montré l’étoile
qui fascine toujours les bergers
oui oui oui c’était nous