le joli mai dicte sa loi
et les fenêtres ont mis du rouge dessus leurs lèvres
les heureux illuminent les visages de leurs maisons
façades géraniums en folie
ma chemise est enfin justifiée
je ne reconnais plus mon quartier
interloqué par les métamorphoses
je m’interroge sur ma jeunesse
les pétales se rient doucement
de ma tenue légère légère
contre la brise souple encore humide un peu
je constate une fois encore avec satisfaction
que les printemps me vont bien
les pas de portes arborent leurs glycines
qui grimpent sans vergogne
sur les toits encore glissants
la peur des ans qui courent
s’immisce aux vaines cheminées
je pose mes pas vifs sur la rue en goguette
chante pour me donner du coeur
là-bas des cris d’enfants
brisent l’horizon
un train au loin
annonce la pluie
ma chemisette était présomptueuse
je refranchis le seuil
cueille mon pull au porte manteau
soupirant qu’il y a tromperie sur la saison
et que le mai se double souvent
des fils entrecroisés d’avrils mouillés