on ne les atteint pas
poissons droits peignés de rares pluies
les peupliers s’épilent un peu déjà
le vent d’août émonde leurs troncs du superflu
quand la belle brume première
leur fait ce bonnet de servante
à l’approche de l’assomption mariale
-de quel monde crèvent-ils le toit –
c’est insensible et tendre à se perdre
la nuque appuyée sur les racines
je vise l’ascension de ces babels
mais les perchés babillards protesteraient
à coups sûrs de furieux coups de bec
ce serait remonter un ruisseau
en écartant les eaux
j’entendrais au passage le chant des feuilles
parent proche des torrents
et troublé je m’effondrerais
au pied de la cascade folle
dont j’envie la remontée
comme ces saumons qui sautent là-bas
s’agacer d’amour
enfantant cette chair rouge
qu’on dévore les vendredis d’hiver