de nos bavardages
présence réelle des voix
auprès du feu qui grondait
j’entends encore les cordes brisées de ton être
(nos peines se valaient)
les explosions de bois frais illuminaient
ta mélodie d’étincelles féroces
nous baissâmes d’un ton (souviens-toi)
puis froissées par l’intimité grande
et la fraîcheur de nos échanges
tes paupières s’agitèrent
papillon
c’était trop ce n’était pas assez
l’heure du thé nous sortit d’affaire
se lever faire bouillir tendre la tasse
doigts qui se trouvent sans se chercher
tout un flot très connu nous grisa
je t’aimai bien sûr
et les années et d’autres rencontres
autour du thé
et la langueur paresseuse de nos lentes natures
tu sais ce pauvre éphémère du toujours proclamé
nos gestes légers sur l’instant
qui pèsent des tonnes durant des années
et nous voilà attendant
près de l’âtre
les mains grises de cendre