il fait si beau
ne parle pas ne bouge pas
écoute le bruit de la terre
le vent d’ouest berce les tympans
le temps est aboli
comme si celui qu’il fait
effaçait celui qui passe
les pinsons immobilisent l’aiguille
donnant raison à l’église romane
qui depuis neufs cents ans chante ici
les oiseaux ont ce don d’éterniser
charmes suraigus
hyperactifs chansonniers entre ciel et terre
liens des deux mondes
ombre et lumière
ils maintiennent pur l’espace entre images
et présence
témoins de nos rêves hors temps
ils s’envolent au bruit de mon pas
nous sommes la menace
j’approuve leur fuite
et je m’essaie un instant à l’éternité
sans bouger sans parole
il fait si beau