Du plus profond du silence, je me projette vers l’avant, là-bas, au pays d’enfance où tu babilles, le futur c’est toi et je sais que tu entends les menteries des grands et les craquements de l’axe de la terre qui repart ce jour dans l’autre sens. C’est la saison claire où dans la neige laissée, résonnent et le retour de la lumière astronomique, et les voix des géants abandonnés au superflu du sens et des choses (ils veulent avoir, tu comprends, et toi tu veux être, d’où la méprise.)
Les craquements de l’axe de la terre? Oh, c’est une loi, la plus belle tu sais… oui, oui, nous sommes peu à les percevoir, il faut un tel silence, un silence comme il en rôde autour du berceau et du lit des modestes. Si tu gardes en mémoire ces craquements, tu seras musicienne, musicien; non, ce ne te sera pas d’une grande aide dans la vie, non, ce siècle n’aime pas les tympans délicats, mais c’est égal, tu vivras de telles joies, tu seras habité d’une telle distance au monde que la loi chantera à perdre haleine des milliers d’odes que tu n’auras plus qu’à retranscrire.