le chahut de l’avril bipolaire
nous voit hésitant entre lèvres closes
et rires soulagés
traînes d’horizons chargés de gris froids
puis soudain clartés rageuses
où tout l’univers s’illumine de ses grâces
ainsi l’hiver traîne-t-il ses restes de gel
entre deux éblouissements
aller dans la forêt
pour l’ermite curieux
qui va défroissant ses pas ses poumons
revient à affronter les orages frêles
colères de l’hiver qui ne cède au pays
que du bout des nuages
ce ne sont tout compte fait
qu’enfants qui trépignent
alors je remise pulls et parkas
vieilles peaux qui s’attardaient dans l’entrée
et qui vont s’endormir aux cintres enclos
tandis qu’à ras de terre
puis au niveau des yeux
le peintre avril pose ses touches musiciennes
laisse monter des éclats de douceur
tapis épatant d’uniformité variée
où les humeurs chaudes et froides
se chevauchent
éphémères mélancoliques
qui s’allument aux prairies de nos régions