il est sous la prose des jours
un ru intarissable
où gouttes et syllabes s’agglomèrent
pour enfanter rythmes et mélodies
cela coule sur le lit de silence
perches et branches s’y échangent
farouches ombres qui accrochent
les graviers
parfois un galet
miracle de formes colorées
consent à s’extraire du flot
et pierre fondatrice
offre à ma main
une manière de chant
(vaste entité joueuse
ou grave élégie)
et c’est tout le ruisseau
qui cascade avec lui
reflets des fleurs inclus
mon amie vois notre vie
à deux pas sous les mots
elle court à nos côtés
ru d’infinie tendresse
et nos paroles coulent
au milieu de mille galets
comme autant de chants à venir