les guirlandes vert d’eau
qui s’allument en avril
partout où la sève s’en vient
allègres présences mobiles
sont autant de bonjours
auxquels manque seulement la voix
bien sûr je peux m’appuyer sur les oiseaux
c’est une voix équivalente
et le rire s’éveille aux gazouillis
mais le ciel demeure voilé
si grave soit son bleu
à travers le soupirail des branches
c’est la nuit des années
qui pèse sur ma vue
le peur il est vrai a changé de peau
le pas s’est ralenti
je trébuche ma voix se perd
l’exaltée jadis fidèle à mes voeux
se réfugie en fond de gorge
mais cette voix
apparemment si peu en accord avec avril
avec sa fierté distante
(et dont j’entends bien qu’elle s’enroue)
assure en dépit de tout
dans ces quelques lignes
la prise de risque de son murmure