à défaut d’une photo
qui embrasserait le front dans son entier
je m’en tiens à l’écume
pour saisir la danse acrobatique du ressac
une crête s’élance
et s’effondre dans la seconde
la poudre humide croule sur mes sandales
éphémère roulis éternel
qui me fascine tant que je m’enfonce
- tous les sables sont mouvants –
et mon corps lui aussi
confie à la plage
l’instable de son pas
je croyais vivre pour moi
mais mon esprit s’enfuit en vagabond
je ne m’appartiens plus
dissous dans les vagues
je suis moins que la mouette
qui va discordant son chant
dessus les eaux
je vois bien alors que je n’ai d’autre recours
que chantonner contre ses cris
un hymne à la Manche
conscient de n’être
qu’une infime partie
de ce recoin de mer
(le Touquet 23 07 23)