fête 1 et 2

fête 1

il écrit elle chante miroirs parfaits 

ils ont l’éternité miracle sur l’instant 

on souffre de les envier

 ses courbes à elle son ombre à lui

 éclosent sur les places il fait les paroles 

elle enfante la musique 

sa voix coquelicot fait exploser l’avril 

sous les kiosques de mai aux roses froides 

elle étonne de ses mots sans égards

il se voit glisser sous les mains un piano de bazar

qui lui rappelle ses premières fortunes 

lorsqu’aux capitales il jouait pour trois sous

 elle l’aime cela s’entend aux syllabes

 elle croit en lui toi toi toi dit-elle en dormant

Fête 2

il l’apaise du plat de la main 

dans la nuit noire 

toujours il éclaire ses brusques  errements 

du bout des lèvres voix de gorge 

elle emprunte la joie non à son passé

  • même avec les pèlerins elle était une esclave – 

mais à ce futur qu’elle accueille

 oh les champs les bois les étoiles et le rire

 mon amie mon enfant dit-il en chantonnant 

elle se rendort il est son rempart 

il se lève s’attarde au café goûte au large pain  

l’inspiration précède l’aube il est lancé

 les paroles s’aimantent faciles 

charme des refrains qui vacillent autour de l’orient