elle remercie partout où elle passe
ses yeux brillent
ses robes dansent selon les jours
j’aime parfois les grises
tout compte fait
elle me salue toutes les aubes
son regard me demeure en mémoire
il est vert il frissonne
ses cheveux sont au vent
je ne sais dire s’ils imitent les cimes
des chênes ou des hêtres
car son rire est le même
une fois vue on ne l’oublie plus
ma mémoire dans la glace de nuit
la cultive et son visage me bouge
de partout me couvant
me bousculant aux instants
où le temps file en mélancolie
elle a beau dire qu’elle est insaisissable
il lui suffit d’apparaître
pour que le corps entier me batte
elle m’illumine de l’intérieur
je demande tout sourire aux passants
s’ils l’ont vue
mais (surtout s’il pleut)
leurs imperméables me tournent le dos
je rayonne dans le vide
à sa seule évocation
je m’étonne de sa splendeur évanescente
qui la fait si emballante
elle est folle
mais c’est elle
c’est la vie
Que c’est beau, Raymond, cette danse. Mystère de cette beauté là, cette aspiration, cette profondeur. Très émouvant poème, miroir de qui vous êtes. Si proche du réel, mille et un reflets… Si je l’approche, il s’évente lové sur son énigme troublante. Le lire lentement en silence c’est reprendre confiance. Présence double du poète et du lecteur. C’est le présent…
Magnifique de vous lire, Christiane !