l’ange parfois embouche la trompe de génie
l’air en est sombre de gravité solide
sons exemplaires qu’il pleuve qu’il vente
leur marche harmonique assure
que les fruits seront et les cols des cygnes
approuvent en écartant les branches des saules
qui se mirent dans le lac
ce chant tranquille de l’avril approchant
éveille les vrilles des chèvrefeuilles en fièvre
qui partent sans fléchir vers des hauteurs délicates
leur gris vert s’égare sur les chanterelles inouïes
d’un art heureux
comment garderai-je ces jeux sans nombre
lorsque la bouche de novembre vide
exercera ses gels et ses jours descendant
sur les fausses notes ces injures
que la nuit rythme et quand des vols de corbeaux
s’abattront en criant sur les friches appauvries
qui gisent sans reflet
quelle parole restera-t-il à ce mois lent
j’invoquerai les pailles et les grains
qui s’entassent en glissant sur le pavé des granges
où le gris des froids remonte de la terre
pour nous fonder