ce froissement
sans doute derrière les buissons
de juillet
des sons se chevauchent
sous les parfums serrés du jardin
la solitude rend noires les notes crues
c’est l’été des soupirs croisés
il n’est aucun but
ce chuchotis le redit
depuis longtemps depuis toujours
je vois bien des yeux qui cherchent
mais ce sont les miens
les éboulis du solstice
démêlent les fils des mélodies
ami respire au plus large
dans le souffle qu’il faut
puis chante comme l’enfant le fit un jour
souviens toi du ru glacé
petite vie câlinée des vents
et de la voix flûtée qui passa un sombre matin
au milieu des cris du temps
le sept sonne son glas d’ombre déjà
debout au milieu des déclins
j’essuie mon visage la belle affaire
et je serre mes poings humides
dans les poches où il fait bon
être au chaud de soi
La vue, quel cadeau inestimable. Je me souviens d’un très beau livre de Jacqueline de Romilly racontant avec douceur et discrétion comment son monde s’était assombri peu à peu et le bonheur alors de son petit magnétophone où elle enregistrait des textes que sa secrétaire écrivait. Je me souviens de Borges…
Que cette période de convalescence vous soit ce bonheur de pouvoir écrire encore et avec tant de finesse.
Oui Jacqueline de Romilly était très handicapée. Une femme courageuse. J’aime bien l’anecdote du magnéto.
Voici venu le temps de la convalescence que j’espère prolifique ! Merci de vos bonnes paroles.
Je reviens au poème. Les sensations auditives, tenues, de l’ordre du froissement, se mêlent aux “parfums serrés du jardin”.
Le petit “ru glacé / petite vie calinée des vents” vient arracher au passé une note de bonheur.
Le monde proche monte au cœur.
La main sur le visage, douceur familière. Reportage immédiat de l’homme immobile.
Oui, c’est bien ça. Vous soulignez les moments de bonheur mais j’aime avant tout votre : “Reportage immédiat de l’homme immobile”, c’est magnifique, votre sens de la langue.