déclins

ce froissement 

sans doute derrière les buissons

de juillet 

des sons se chevauchent 

sous les parfums serrés du jardin 

la solitude rend noires les notes crues 

c’est l’été des soupirs croisés 

il n’est aucun but

ce chuchotis le redit 

depuis longtemps depuis toujours

je vois bien des yeux qui cherchent 

mais ce sont les miens 

les éboulis du solstice 

démêlent les fils des mélodies 

ami respire au plus large

dans le souffle qu’il faut  

puis chante comme l’enfant le fit un jour

souviens toi du ru glacé

petite vie câlinée des vents

et de la voix flûtée qui passa un sombre matin 

au milieu des cris du temps 

le sept sonne son glas d’ombre déjà

debout au milieu des déclins 

j’essuie mon visage la belle affaire 

et je serre mes poings humides

dans les poches où il fait bon

être au chaud de soi

4 réflexions sur « déclins »

  1. La vue, quel cadeau inestimable. Je me souviens d’un très beau livre de Jacqueline de Romilly racontant avec douceur et discrétion comment son monde s’était assombri peu à peu et le bonheur alors de son petit magnétophone où elle enregistrait des textes que sa secrétaire écrivait. Je me souviens de Borges…
    Que cette période de convalescence vous soit ce bonheur de pouvoir écrire encore et avec tant de finesse.

    1. Oui Jacqueline de Romilly était très handicapée. Une femme courageuse. J’aime bien l’anecdote du magnéto.
      Voici venu le temps de la convalescence que j’espère prolifique ! Merci de vos bonnes paroles.

  2. Je reviens au poème. Les sensations auditives, tenues, de l’ordre du froissement, se mêlent aux “parfums serrés du jardin”.
    Le petit “ru glacé / petite vie calinée des vents” vient arracher au passé une note de bonheur.
    Le monde proche monte au cœur.
    La main sur le visage, douceur familière. Reportage immédiat de l’homme immobile.

    1. Oui, c’est bien ça. Vous soulignez les moments de bonheur mais j’aime avant tout votre : “Reportage immédiat de l’homme immobile”, c’est magnifique, votre sens de la langue.

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