ce qui s’est accroché aux branches de juin
va nous servir d’apaisement
je note les échanges tremblés des jeunes
et des anciennes feuilles
qui jour et nuit habillent nos haies
ça virevolte drôlement depuis le solstice
depuis que l’obscur l’air de rien
remord sur les bonjours
elle a resurgi la vieille ombre où l’on va deviser
recoudre les vies ravauder les ratés
à force de petits mots
de sourires entendus de nous seuls
l’auvent secoue son drap sous l’ouest
pour nous dire de faire vite
et j’objecte à cette folle allure des souffles rageurs
la lenteur de l’écriture au bord de l’eau
ce chant
frêle esquif au bord de juillet
j’entends nettement les fraîches sonnettes des vélos
qui préviennent le présent
et chantent à l’étrave du texte qu’il fait bon clapoter
que l’eau et le sourire c’est même humeur
la barque sera chaude bien des jours
et ses flancs palpiteront sous la lumière
longtemps encore
Je découvre ce blog via celui de Soleil vert et j’adore vos vers…ahah. Plus sérieusement, très joli poème. Fini le solstice, mais nous rentrons en plein dans l’été. Hâte de lire ce que le mois d’août nous réserve en poésie 🙂
Ah Ed vous mettez l’accent sur ce qui compte le plus pour moi à savoir ce qui change et que l’on ne peut prévoir vraiment – et pourtant un peu – et dont Adrien Proust (le père de Proust) disait (dans la Recherche): mais comment se fait-il que ton ami (Bloch)ne s’intéresse pas à une chose aussi importante que le temps qu’il fait. La malice de l’auteur de la Recherche vient du double sens du mot “temps”… lui Marcel étant obsédé comme nous tous par le temps qui passe. Chevillard: “le temps qu’il fait passe aussi”…
Cela dit l’août nous réserve sans doute des crises et des émois en poèmes criants, criards, mais doux en soirées. Et puis j’ai écrit tant sur le Mai, sur l’Avril, sur le Mars, sur le Février etc… Merci de votre intervention précieuse et encourageante.