chanson

dans le pays lointain
j’aperçois du haut des collines doubles
une cité hantée de mots
où il fait bon tarder
j’échappe au gris vertical
qui fatigue nos rues

dans le pays lointain
je niche à la source chaude
mes draps touchent la nuit
à travers la croisée les moineaux
déguisés en feuilles mortes
me babillent des aubes

dans le pays lointain
je me retire attentif au texte
les mots y font leur miel
légers à la voix
je les essaie et rature
à loisir

dans le pays lointain
je danse un peu
selon les jours je côtoie
le monde sur la pointe des pieds
je me tais
j’écoute le mumure de l’enfance

dans le pays lointain
j’invente une musique
où je salue mes prochains
avec respect
leur brûlure me plaît
nous vivons tous au même présent