je n’oublie pas
de féliciter les ciels de juillet
avec leur crudité limpide
qui font deviner sous les troènes graves
les nids tricotés et les vitraux émeraudes
entre les branches d’ombre de mica
ce qui monte alors est pure senteur
prière de fleurs mûres
où s’épuisent nos attentes d’infini
nous voilà tous éternels
et les champs bousculent les épis
les pains foisonnant croûte fendue
s’avancent déjà
tandis que les croissants de lune
nous glissent au fond des rêves
mettant par avance le dormeur en appétit
nos premières nappes de brouillard
s’étalent sur la table des jours
puis l’air nous submerge de ses fournaises impromptues
craquements des chaumes
je m’exalte sans prudence
de l’abondance de la félicité du temps
où l’on vit au paradis de la bêche et des fruitiers
c’est alors que le lac à peine ridé par les ouests infatigables
ouvre aux mille lumières ses eaux tièdies
et enfin tout au bout
aux plages crissantes
la mer accueille dans l’énergie des lames
nous autres et les enfants
sel de la terre nous autres si joyeux
de folâtrer entre châteaux fragiles et ressacs frais
à l’ombre des marées qui nous pressent
vers un estran fabuleux
Alors vous. Vous passez de l’ombre a la lumière en un poème ! Celui-ci est léger et plein de bonheur. Bravo.
J’aime beaucoup les pains croûte fendue.