la brise porte en son souffle tout un monde
de branches frémissantes
qui aspirent hors sol
le juin limpide
on entend les étoiles du jasmin qui se frôlent
au cru des tiges
une enfant siffle au coin de la rue
l’histoire d’une amour mélancolique
et d’un qui n’en peut mais de vivre
puis le solstice des angoisses
se dissout bientôt au noir des frondaisons
le vent léger expire une joie de rêve
ça y est ça y est
il se passe quelque chose
la brise redouble son fouet
les nuées d’ouest affluent
la pluie s’effondre
le jardin à peine sec
réinterroge ses racines
tout est bien tout est beau
miracle
les miroirs d’azur soudain écartent les blancs frissons
les troènes frottent leurs tiges au soleil
un poivre amer et pur
monte en poussières mouillées
longtemps l’aventure d’être sera cet unique parfum
paradis des pavillons de chez nous
calés contre de gris et bleus bosquets engazonnés
Oui, un sacré coup de vent, accompagné pour certains de pluies diluviennes et de grêle.
Chez vous, “la pluie s’effondre” et “le jardin à peine sec réinterroge ses racines
tout est bien tout est beau”.
Tant mieux !
Merci pour ce partage, “les étoiles du jasmin qui se frôlent au cru des tiges” et “l’enfant qui siffle au coin de la rue”.
Belle vacance pour accueillir cet amour mélancolique…
Ce qui m’étonne toujours c’est que votre prose apparaît toujours versifiée comme si elle devait répondre à un rythme intérieur secret.
Vous retrouvez une prose ordinaire dans la conversation ( échange de commentaires).
A croire que lorsque vous créez, tout commence par un rythme entraînant les mots et votre pensée.
Cette création poétique est très particulière, ne ressemble en rien à vos autres travaux d’écriture. Encore que dans votre dernier Brassens vous cernez avec précision les rythmes et choix musicaux et lexicaux de Brassens.
Il y a chez vous un musicien dont les notes sont les sons des mots. Une portée infinie, un clavier invisible.
Et puis votre passion des oiseaux, la façon dont vous décryptez leurs chants.
Entre musique et écriture votre retour en amitié à tout ce qui a pris racine dans votre jardin.
Le mien est dans le temps. J’y sème des mots palimpsestes. C’est pour cela que j’aime les explorations de Soleil vert. Son domaine m’est familier, une étrangeté d’apparence. Il suffit de traverser le réel..
“les troènes frottent leurs tiges au soleil
un poivre amer et pur”
Très fine perception de l’odeur particulière que le soleil arrache à ce feuillage.
Et bientôt, l’été aidant, des fleurs blanches parfumées s’ouvriront et attireront les abeilles. La haie bourdonnera. Le miel remplacera l’odeur du poivre amer.