Voyage 1
bleus et verts émaillent ses yeux
la voix a des pointus doucement positionnés
il s’assoit au plein des blés l’écoute
comme on le fait du vent des oiseaux
elle dit son prénom
il est ainsi possible songe-t-il que l’on s’appelle Magdala
il n’ose donner le sien
cette peur d’être
malgré l’été
malgré la plaine jolie qui court aux montagnes
malgré le sang qui va vite
il redoute qu’elle perçoive les battements sous la chemise
elle s’assied enfin face à lui
joue avec les épis il lui prend les mains
Voyage 2
ne me touche pas dit-elle retirant ses mains
bredouillements vite couverts par les alouettes
insatiables invisibles
on dirait les notes d’un piano main droite
murmure-t-il en désignant le ciel
elle veut en savoir davantage
non pas encore marchons
et les voilà partis dans le sanglot des pas
ils fuient
s’abritent au pied des arbres vigoureux
apprennent à entendre le corps de l’autre
les nuits fraîches de juillet les trouvent dormant dans les foins
ils offrent leur service pour la moisson
elle cuisine il véhicule les ballots