février grave ses dernières gelées
dans les bruyères grises
on le sent pressé d’en finir
avec sous ses pas
les feuilles tordues du bout de l’an
mais le temps de la vie réclame son dû
et le pays des décennies rieuses s’éloigne
empochant richesses et misères
maintenant c’est sérieux c’est net
une voix d’enfant – je crois- commande au dégel
le ru s’éclaire d’eaux neuves
solide compagnon en pente douce
mon ami
ruisseau du temps
emporte mes jours mes joies
je t’en prie écarte tes rives
fais toi rivière
que les ponts ouvrent
d’autres horizons
je sens que
la source neigeuse
emportée par la pente
au fil de mille méandres
va emmener en flânant
mes sensations
toutes jusqu’au bout
vers l’océan où peut-être
un avenir palpite