la consolation est du côté des fleurs
des doigts giroflées aux effluves légères
car dès qu’il gèle
l’air se fait minéral et novembre désole
où prend-on alors en hiver
ce minimum fragile
un pétale
qui rassure de nous ressembler
vieille affaire du trop doux
joues caresses cheveux morsures
et la tendresse joie d’être un moment épargné par la faux
et les bruits crevants du vrai
tu as vu le carrosse des années
ce désastre
sans l’espoir d’une éclosion renouvelée
je me sens ce novembre
interdit de chant de souffle
et de peau sans cesse effleurée
un pétale dit-elle soudain
un pétale est un autel pour la rosée
car la peur de vivre au printemps fait sourire
et la brume d’avril
déposera bientôt l’aube mouillée au creux du velours
vermillon
Magnifique ce poème Raymond ! Je le lis, je le relirai.
Merci Jacques Rolland. Brassens fut notre maître n’est-ce pas? Je vous fais une accolade ! Raymond Prunier.