un dimanche

rigueur de ses lèvres
au bas du miroir
c’est un reflet brisé
j’enclenche un machinal bonjour
rien ne va plus
chaque seconde est un maillon défait
chaque heure va dévider la bobine du jour
heurts des mots
craquements du plancher
des poussières dansent
il faut habiller ce dimanche
j’arpente
et j’emplis les pièces de mon sifflotement
je songe soudain
qu’il y a toujours quelque part un château à visiter

je conduis je me gare
puis quatre pas sur le gravier
nulle parole ne s’envole sous la brise
dans le soleil s’avance notre couple muet
le cœur nous bat
il nous enclot sous les porches
les douves noires peuvent bien clapoter
du haut du donjon les contes usagés affluent
débordant d’étrangetés
et la mer des blés fous
la respiration du globe
le basculement des saisons
l’horizon dictant l’éternité
saturent l’espace
avant même qu’on fasse mine
d’esquisser une première parole