sentier

crissant le sable approuve l’empreinte 

puis un bleu ciel glisse entre deux bouleaux 

qui oriente mon pas ce négatif au plein du chemin 

ça bifurque main droite 

l’appel du geai crie ses fausses notes

un danger s’affirme avec ma présence 

je rêve de m’absenter

pour ne pas gêner  

des brindilles sifflent sur mon passage 

confirmant le rappel de l’oiseau

dont la tache azurée me revient

alors que je ne l’ai pas vue

le beau redoute le danger

une bruine se mêle aux pas 

le chemin se fait ancien ruisseau 

qui polit ses grès dans la bruyère 

mon avance me perd 

bonheur de l’inconnu

futur qui m’échappe

nul ne sait ce qu’il en est 

des pas des instants

un très vieil air me revient 

qui parle de perte et de pluie

de sourires et de joie

une main là-bas très loin

me signifie

que le sentier ne mène nulle part

qu’il vaut la peine pourtant 

de l’emprunter