Ils prétendent réveiller un monde endormi.
L’ennemi c’est le quotidien. C’est clair. Donner vie aux poussières qui flottent dans le contre jour. Emplir d’intuitions imagées le silence qui rôde, tel un fantôme d’inanité. La musique des mots comme remède au presque silence de solitude. Dialoguer avec soi pour faire taire le néant du banal. Non la vie ne sera pas ce banal qui ressasse depuis la nuit des temps son moulin défait de prières, d’espérances et de joie.
Ces profondes motivations éclairent votre création. Votre écriture poétique est la doublure de cette recherche. Vous avez raison de traverser cette sédimentation de “l’endormi”. La poésie se bat contre les asservissements, les torpeurs, les renoncements et n’avance qu’à force d’écriture.
Votre silence, c’est ce retrait en vous.
Et pour revenir à la bouche, la main qui écrit cesse de suivre le mouvement des lèvres et laisse venir les signes qui s’ouvrent devant elle.
Ces poèmes sont le langage de votre vie, de la vie qui se condense dans les mots. L’inconnu jaillit alors dans la langue courante par la métamorphose de la réalité ainsi de ces baisers perdus.
(“et si cela vous fait penser à un drapeau, tant mieux”), légende accompagnant comme un hommage, comme un partage silencieux par une photo le dernier billet de Pierre Assouline sur un des visages de la littérature.
Tout dire en deux couleurs… et un beau champ de blé sous un ciel bleu.