je te vois tout sourire
à l’appel de la pluie
ton jardin si doux si mesuré
profite de la dépression
pour laisser chanter les tiges
murmure désolant
la gouttière qui tricote le flot
me rend tout interdit
j’aime tellement les pas
de mon corps droit sur le sec du chemin
toujours un peu solennel c’est vrai
devenu décroissant un peu
mais tellement vivant encore
je furetais hier humant les bois cassés
alors que les traces douces
au sol ferme sonnaient l’enfance
et que le rythme volait
au dessus des feuilles sèches
tendre murmure froissé
or voici que la gouache des sols
s’en vient mouiller mon pas botté
tout désormais va coller
je devine les stries grisâtres
les cheveux qui s’ébattent
larmes au front
qui glissent au cou
frissons frissons frissons
avec pour seule arme
le parapluie contre
l’effondrement général
c’est alors que j’entends
ton rire cascadant
et je crois que j’en oublie
la venue de la nuit