pauvretés

J’oserai affirmer que les enfants mal aimés, mal famés, vivent, plus que les autres, la chance de Pâques avec ses cloches aux sons voilés et les nombreuses clochettes soufflées, autour des tiges : les corolles, c’est bien connu, s’inclinent par respect envers la misère. La beauté est enfin à cueillir. La machine ronde, notre terre, en équilibre parfait – équinoxe – habille nos quartiers, fabuleusement laids, de teintes que les enfants perçoivent alors comme un univers flambant neuf, blanc bleu et rose, tout changé comme leurs voix qui muent et qui s’envolent vers les ciels devinés entre deux immeubles: même retapées, les bâtisses dressent leur violence contre les petits et font mourir de chagrin les mères grises au coeur de notre temps qualifié, sans doute par dérision, de “moderne”. 

J’oserai affirmer d’autres saisons, où malice et rire auront droit de cité, car les pauvretés cèlent d’éventuelles excellences. 

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