parfums

aller au bois c’est fouler des parfums
je sais bien les nuances mais l’œil est écart
alors que le miel poivré des chèvrefeuilles
rend grâce à notre corps qu’il embaume
impalpable comme le temps mais plus proche

le pas le sait avant que je le veuille
et le gris des halliers ne vaut pas la fragrance
alors que le ciel moiré s’ouvre entre les feuilles
il est une trace qu’on inspire sous le dôme
sur la table du vent où l’on progresse

vivre au bas du vallon d’une avance mouillée
que rien ne gâte est une danse de la peau
alors que le fiel des soirées où seul sur le seuil
je songe sur la place qui dort sous les aulnes
déjà faible souvenir auquel je m’accroche

il n’est de foi qu’à la houle sans fin
et rien ne pense que les odeurs rares
alors que l’appel soigné du bouvreuil
lève un silence encore face à la somme
incalculable des ententes qui s’approchent

la loi des roulements qu’on cueille
au creux des mains vient et repart
alors qu’elle et lui s’empoignent dans l’accueil
franches présences où dans la nuit se frôlent
des doigts amples au vent des porches