j’écrivis avant l’aube tassée
des pans de vie qui murmures presque
enfuis m’emmenèrent jusqu’aux rives
où certain flot de mots froissés de noir
s’écoula dans la lumière du jour
Le blog de Raymond Prunier
j’écrivis avant l’aube tassée
des pans de vie qui murmures presque
enfuis m’emmenèrent jusqu’aux rives
où certain flot de mots froissés de noir
s’écoula dans la lumière du jour
Les commentaires sont fermés.
Tant de douceur dans ce voyage…
Annie Ernaux écrit dans “Journal du dehors” cette très subtile remarque : “À l’hypermarché Leclerc, au milieu des courses, j’entends “Voyage”. je me demande si mon émotion, mon plaisir, cette angoisse que la chanson finisse, ont quelque chose de commun avec l’impression violente que m’ont faite les livres, comme “Le bel été” de Pavese, où “Sanctuaire”. L’émotion provoquée par la chanson de Desireless est aiguë, presque douloureuse, une insatisfaction que la répétition ne comble pas. (…) Il y a plus de délivrance dans un livre. (…) Pourtant, c’est cette brutalité et cette pauvreté qui me permettent, peut-être, de faire affluer toute une période de ma vie et la fille que j’étais en entendant, trente ans après, “I’m just another dancing partner”. Alors que la richesse et la beauté du “Bel été” de la “Recherche du temps perdu”, relus deux ou trois fois, ne me redonnent jamais ma vie.”
Et vous écrivez :
“j’écrivis avant l’aube tassée / des pans de vie qui murmures presque /enfuis m’emmenèrent jusqu’aux rives / où certain flot de mots froissés de noir / s’écoula dans la lumière du jour.”
L’écriture pour vous, la chanson entendue puis l’écrit pour elle.
Nous sommes en quête de ces merveilles qui surgissent du passé…
ou