lorsque l’année a commencé
avec ses lisses lenteurs de glace
j’avoue que songeant à la neige
bouleversante je perdis mes appuis
et comme la terre rigidifiée
le temps me parut aboli et sans suite
la visiteuse couvrant les nappes
de sa longue cape bleu gris
désigna de ses cils l’univers
Vénus et les Pléiades reflétés
sur mon jardinet miroir de poche
et soupirant gaiement désigna l’orient
l’avenir était à l’aube sourde
où je marche guilleret adulte
désormais raccroché au tempo vif
allegro du concert général désarmant
où les fureurs cuivrées des soirs
se préparent tous les jours aux bosquets
tant d’appels de plumes perdues notes
jetées au vent et qu’on caresse distrait
c’est la crête du monde au lissé délicat
crème et brune la plume pèse à la terre
un soupir de visiteuse presque rien
autant que ces décasyllabes bancals
l’abandon de la mesure ce silence
ouvre pourtant un chaos que je tente
d’ordonner à la lumière du grand jour
où je vais solitaire dans la foule espérance
chercher des murmures dynamiques
que la saison distribue ironique