la forêt suffit
pour être jeune
inutile d’aller à la fontaine
de jouvence
l’âge s’efface sous la mousse
et sur le chemin sombre aux terriers de lumière
le pas chante brisant feuilles et branches
les cimes craquent c’est vrai
mais l’escalade se fera
on va rêver l’autre vie
et tant pis pour la pluie
si les grillons s’énervent seuls
dans l’attente de l’azur vif
il se fera bien des matins radieux
marche rapide
yeux bleus limpides
et de soleil émerveillés
même si les lourds ombrages encore
couvrent nos corps engoncés
nous sourirons aux jours aux mois aux décennies
contre l’ennemi froissant
nous garderons lisses nos joues
contre le tapis glissé des ans
forêt ma splendeur solide
je t’en prie
abrite les chants les amis
éternise nous parmi les troncs
cette beauté
de miroitements lumineux
qui miment la sérénité
La forêt protectrice, je l’aimerai toujours.