l’ouest tire vers nos jardins exsangues
ces gigantesques masses de gris de noir
filles du ciel gonflées de grêle
prêtes à en découdre avec les boutons d’or
j’entends déjà leurs rires au macadam
grains blancs sournois
leurs cris craquent sous les pas
graviers glacés
et les ans ont beau me bouger
le refrain des horizons noyés me défrise
toujours autant
je n’ai jamais pu me faire
au clapotis contre mon crâne
grêlons qui fondent dans les cheveux
jusqu’au moment où
instant miracle
le tissu mousse
sèche ce petit monde
oh la belle vigueur
et où ravi
d’avoir traversé l’épreuve
je souris de découvrir
dans le miroir
en forme de récompense
la chaleur follement rouge de mes joues