Christiane Parrat m’écrit:
C’est bien la poésie lue à haute voix. Il se passe alors quelque chose de mystérieux. Les mots s’effacent, on les écoute comme une musique. Pas de ponctuation, pas de mise en page. Juste le souffle du récitant, ses pauses, ses silences.
Les mots retrouvent le chemin de l’oralité, du son.
Je pense aussi que vos poèmes échappent à la tradition. Vous les malaxez en musicien, en rapprochements de sons. Les mots tirent charrue et le soc laboure le silence.
Ce n’est pas étonnant que vous les faites naître de l’imaginaire, brouillant les pistes, vous attachant à leur miroitement sonore.
Parfois, après lecture (silencieuse) j’essaie de retrouver ce qu’il m’en reste en mémoire. Un fil de mots se recompose, comme surgi d’un laminaire. Ça tourne comme une valse. Et c’est un peu comme une langue étrangère dont je capterais l’essence plus que le sens. Certains d’entre eux sont doux et ouatés, d’autres tranchants et durs, d’autres tout tremblants d’émotion, d’autres sont presque du silence.
Oui, c’est beau la poésie lue à haute voix.