l’éternelle

sorti de la tanière

où d’ordinaire on végète trois cents jours et plus

j’allai sur les bruyères avant l’aube

et penché sur mon pas

attentif à la floraison grise et rose

je l’entendis glisser sur les feuilles de mai

grave au sourire

majeure en son aura

et son parfum futur

m’entoura vite de son orient privé

longtemps une lumière très neuve monta

sous son regard fabuleux

un vitrail frissonna

(que j’aménage désormais largement en ma mémoire)

ne restèrent bientôt que les poussières des rayons de midi

il fallut la nuit et mes bras pour que l’ombre me la ramène en son allure

dans ce rêve qui court depuis la première entraperçue là-bas

il y a bien des siècles