les mésanges

je me souviens de l’arbre à l’ombre duquel etc

depuis notre rencontre

dix générations d’oiseaux

ont fait des allers et retours 

ailes chaudes

ils eurent des étincelles au bec

froissements cris buissons de gazouillis

et l’arbre immobile vieux cheval 

secoua souvent sa masse souriante

j’ignorais alors 

que les branches scandent les années

et que les mésanges agitées

aux rémiges fragiles

défendent l’abri solide des fines brindilles

elles ont partie liée

avec l’athlète au tronc rugueux

et lorsque de dépit je cogne ma tête contre lui

(elle m’a encore quitté)

les mésanges au masque noir actrices du ciel

descendent pour m’égayer 

et je mesure alors en souriant

combien le temps est volatil