puis nous irons ramer sur le lac
pour lire le jeu des fruitiers
aux joues rouges crues
qui rebondissent sur l’étal miroitant des eaux
la barque nous rapprochera de l’île
au milieu des foulques
qui crient gravement
et s’envolent sous les rames
le chant de vivre à deux
trouvera son havre
en heurtant la crique bleue
l’accostage nous jettera l’un vers l’autre
l’île verger nous y attendait depuis toujours
avec ses trois larges pommiers vacillant
dans leur allègre approbation des vents
une fois là nous dresserons un lit de feuilles vives
nos membres se porteront secours
contre les impasses d’autrefois
la chaleur de l’île enchantée
attisera nos appetits
après les baisers
nos dents croqueront la pomme
soyeux instant
où l’oubli du temps
etendra vers l’horizon notre rire sonore
dans un clapotis submergé
par notre duo d’accordéon chanté