le sous-bois

quand au creux de débine

je fuis au bois

la voûte clair-obscure pèse à l’instant sur mes épaules

me dégrisant des tristesses

je retiens alors le pas je m’efface

et tout vient comme en songe

les ailes les feuilles les appels et le souvenir de toi

lorsque penchée sur le balcon tu m’appelais des yeux

les troncs figurent innombrables

dans un parfum d’humus

les bousculades de nos bras qui se serraient

j’entends le choc des branches

cloches mates

qui rappellent nos corps à la merci l’un de l’autre

les ogives des ramures se suspendent tranquilles

et ma voix intérieure s’arrime à ta voix

nos cordes s’enlacent

dialogue de paupières aussi bien

d’où surgit tout soudain 

le brillant de tes pupilles

je t’en prie disent-elles je t’en prie

au retour

après avoir cogné mes bottes aux losanges du grattoir

je serre longtemps mes mains autour du bol de thé